La toilette publique installée depuis quelques jours à côté du Beffroi a suscité des réactions courroucées sur les réseaux sociaux. Les Namurois ne comprennent pas qu’on ait choisi cette localisation qui « défigure » les vues et les photos de ce monument classé par l’Unesco, le seul du territoire de la ville de Namur, comme le souligne ce passionné de patrimoine qu’est Richard Dessart.
Pour rappel, 3 toilettes publiques autonettoyantes gratuites avaient été installées suite à un premier appel d’offres en 2017 et 2018. La première rue de Fer (venelle de l’hôtel de ville), la deuxième en bas du rempart de la Vierge (parc Louise-Marie), la troisième au Parc Reine Astrid (Jambes). La quatrième, résultant d’un appel d’offres supplémentaire, vient d’être installée à côté du Beffroi de Namur.
Depuis le début, il était prévu d’en installer une dans le quartier de la place d’Armes, mais le problème des impétrants et l’impératif de relier les toilettes à l’eau et à l’électricité avaient reporté le projet à cet endroit. Aujourd’hui, le site choisi pour la quatrième toilette convient de manière pratique, mais nombreux sont les Namurois qui trouvent l’emplacement inadapté. Est-il préférable de laisser les personnes uriner et déféquer au même endroit?, interroge l’échevine en charge de la propreté qui rappelle que les odeurs et visions auxquelles sont confrontés les touristes ne mettaient pas particulièrement le patrimoine en valeur.
https://www.rtbf.be/auvio/detail_namur-polemique-autour-de-toilettes-publiques?id=2706888
Le bourgmestre de Namur Maxime Prévot et l’échevine du cadre de vie Charlotte Deborsu ont justifié le choix de l’endroit de manière très factuelle ce lundi sur Facebook (le texte entre guillemets est d’origine):
- « LE LIEU : pour éviter toute ambiguïté, le permis d’urbanisme pour le dispositif a été octroyé par la Région wallonne qui a tenu compte de la spécificité de la zone (zone protégée en matière d’urbanisme) dans son analyse. La rue du Beffroi est une zone noire en matière de souillures, par son caractère discret et sa proximité avec la place d’Armes, lieu de vie très fréquenté de notre centre-ville. Le lieu ne souffre pas seulement des litres d’urines qui y sont déversés mais nous sommes également régulièrement sollicités pour intervenir sur des déjections humaines. Il fut envisagé de placer cette toilettes rue de Bavière, dans l’espace entre la place d’Armes et la place du théâtre. La proximité des commerces actifs et les flux de circulation plus intenses nous ont amenés à réviser le dossier. Et là, on aurait aussi critiqué son voisinage avec le bâtiment majestueux de la bourse ou la perspective gâchée vers le théâtre royal… Placer un tel WC plus loin, comme rue de la Tour par exemple, n’aurait pas été pertinent non plus car ce n’est pas l’axe le plus fréquenté par les touristes à pieds par exemple. Pour que la toilette soit utilisée, y compris par les publics plus marginaux qui se soulagent sur l’espace public, il faut que ces toilettes soient situées à proximité des lieux qu’ils fréquentent et pas éloignés, sans quoi ils ne s’y rendent pas. »
- « L’EMPLACEMENT : La pose d’une cabine de toilette publique doit répondre à plusieurs contraintes. Elle DOIT être à proximité directe des égouts, de l’eau et de l’électricité pour y être raccordée. Cela restreint donc Aussi le champ des possibles. Elle NE PEUT PAS être placée au-dessus des lignes Proximus, gaz et conduites d’eau haute pression (impétrants). C’est une contrainte supplémentaire. Pourquoi ce décalage par rapport au mur ? Il s’agit d’une obligation urbanistique de laisser un espace d’1m50 entre les façades et tout mobilier urbain. Cela correspond à un trottoir pour le passage des piétons en cas de présence de véhicules. L’emprise au sol du parking sous terrain de la place d’Armes empêchait la pose d’une cabine sur la place. De plus, si on plaque pareille cabine de wc contre un mur sans espace majeur, alors d’expérience on y entasse des crasses, on urine entre le wc et le mur, etc. Ça devient vite crasseux et difficile à nettoyer. Pourquoi cet emplacement exact ? Car c’est le seul endroit côté gauche de la rue (pour laisser une vue dégagée sur le Beffroi) qui laissait l’espace nécessaire au passage des véhicules de secours. »
- LE PROPOS: « Pourquoi des toilettes en rue ? Nous avons perdu la culture des toilettes dans l’espace public. Toutefois les chiffres d’utilisation (en moyenne 1000 utilisation/mois) montrent le besoin du public. Le choix du type de dispositif « sanisette » est aussi une volonté d’avoir des toilettes accessibles à tous et pas uniquement des urinoirs destinés aux hommes. Nous avions déjà des toilettes publiques dans le haut de la ville (au sein et à proximité de l’hôtel de ville), et aux parcs Louis-Marie et le parc Astrid (notamment pour tout le public, y compris familial, fréquentant les aires de jeux). Il manquait une toilette dans le bas de la ville, en sus des wc publics qui seront créés au grognon. Il semblait indiqué de la placer là où on déplore le plus souvent des urines et déjections humaines, qui ne doivent certainement pas être une meilleure cohabitation que la cabine… et comme certains l’ont déjà prouvé sur Facebook, en ajustant l’angle de la prise de vue, on peut sans problème refaire de photos de notre beau Beffroi. »
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