Pendant 3 étés, il a redoré les monuments aux morts


La Toussaint vous a peut-être permis d’observer que la plupart des monuments aux morts de la ville de Namur, notamment ceux dans le grand cimetière chaussée de Waterloo, ont été soignés ces derniers temps. C’est parce qu’une équipe de passionnés s’en est occupé trois étés durant.

Parmi eux : Domonique Lechat, qui est aujourd’hui employé comme gardien à la Maison des citoyens. « Je travaillais depuis longtemps au service voirie. J’ai subi plusieurs accidents graves donc je ne pouvais plus exercer mon métier de grutier. Comme je suis reconnu par l’AVIQ, la ville essayait de me trouver une activité qui correspondait à mes capacités. Mon chef de service, sachant que j’étais à la fois fan de modélisme et porte-drapeau dans une association patriotique, m’a proposé de m’occuper de repeindre les dorures des monuments aux morts de la ville de Namur. »

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Tandis que Dominique Lechat allait se consacrer au travail de précision, deux de ses confrères, formés au processus de sablage, se sont occupé de nettoyer les monuments. « Je ne pouvais pas faire ça en toute saison. Il faut une température minimale et sèche pour que ça tienne, mais pas caniculaire non plus. A mon avis, cela aurait coûté très très cher de confier cela à une firme privée », témoigne celui qui a mis entre trois et quatre mois rien que pour le grand cimetière de Namur (dit de Belgrade).

« On ne se rend pas compte, mais c’est une opération délicate : il faut passer les barrières, installer des couvertures et adapter sa position en fonction de la forme des monuments. Parfois, je me retrouvais carrément couché à peindre, d’autres fois je n’ai pas pu aller plus haut car il aurait fallu un échafaudage. Et puis sur certains monuments, la liste de noms est énorme », raconte Dominique Lechat qui n’a pas tout à fait terminé son oeuvre.

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« J’ai fait une douzaine de monuments en tout. J’ai tenu à terminer celui de Jambes, mais il en restait encore un ou deux. Je pense que d’autres équipes de la ville vont y travailler. A moins qu’on me trouve un remplaçant le temps que je les termine l’été prochain », glisse celui qui a un moment envisagé de terminer sur ses jours de congé.

Son coup de pinceau, c’est au modélisme qu’il le doit. Il e pratique depuis l’âge de 6 ans alors qu’il en a 54 aujourd’hui, et fabrique nombre de maquettes lui-même. Sa passion pour l’histoire militaire, sa fidélité au devoir de mémoire, sont aussi liée à son passage par l’armée. « J’ai été chez les Chasseurs ardennais, 3e régiment à Vielsalm ainsi qu’au génie à Amay avant d’entrer à la ville de Namur il y a 26 ans. Mais j’ai réellement commencé à collectionner des objets militaires à l’âge de 14 ans », raconte l’homme qui ne manque pas d’anecdotes.

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Il y a une quinzaine d’années, il s’est mis en tête de chercher les restes d’un avion qui se serait écrasé du côté de Thynes (Dinant) pendant la seconde guerre mondiale. « Pendant des années, j’ai cherché avec un détecteur de métaux avant d’aller voir le bourgmestre de Dinant avec mes découvertes. J’ai pu continuer et construire le monument des aviateurs qui a rassemblé 420 personnes dont des personnes représentant les autorités américaines et canadiennes notamment à l’époque ; et sur lequel on se recueille chaque année depuis ».

Dominique Lechat aime aussi montrer sa collection, à Namur ou Gedinne, tout en cherchant un endroit pour les exposer de manière plus durable. « Mon rêve, c’est de récupérer une partie de l’ancienne gendarmerie de Dinant », confie-t-il.

Dominique Lechat (DR)
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