La rue Godefroid est considérée comme l'une des plus insécurisantes de Namur (John Swijsen)

Une rencontre étudiants/ police pour diminuer le sentiment d’insécurité


Ce mardi soir a lieu le conseil communal de Namur, précédé du conseil communal de la zone de police Namur Capitale. Pendant celle-ci, Anne Hubinon, la chef de groupe Ecolo a soulevé le sentiment d’insécurité des étudiants de l’UNamur, qui ressort d’une étude quantitative au sein de la communauté estudiantine namuroise.

« L’invitation à y participer a été diffusée sur Facebook du 18 au 21 septembre. En trois jours, plus de 1.500 personnes ont répondu », souligne la conseillère communale. Parmi les éléments à mettre en exergue:

  • 62,4% des répondants ressentent un sentiment d’insécurité important;
  • 74 % expriment avoir déjà assisté à une agression à Namur;
  • 55% des répondants disent avoir déjà subi une agression;
  • plus de 700 personnes ont été agressées verbalement, plus de 200, physiquement et une centaine, sexuellement.
  • L’enquête identifie les différentes zones de la ville où ont lieu ces agressions. Il s’agit notamment de la gare, de la rue Godefroid, du parc Louise Marie ou encore de la rue de Bruxelles.
Anne Hubinon, chef de groupe Ecolo au conseil communal de Namur (John Swijsen)

Anne Hubinon rappelle que des mesures supplémentaires vont être mises en place tout prochainement, et demande néanmoins s’il est envisageable de planifier des réunions de coordination régulières entre les représentants des étudiants et des représentants de la zone de police et de la ville.

« L’idée serait d’échanger des informations et d’envisager ensemble des mesures de prévention et des actions, liées aux infrastructures ou à la sensibilisation et l’éducation, qui permettraient d’améliorer le sentiment de sécurité à Namur. Ces réunions seraient de nature à démontrer, aux étudiants, mais aussi à tous nos citoyens et citoyennes, combien l’action politique croise les besoins de terrain et combien la ville et la police peuvent être collaboratives. Elles seraient aussi l’opportunité pour ces jeunes gens d’être participatifs, proactifs dans les solutions à implémenter. Elles combleraient peut-être le fossé entre les citoyens et les autorités, leur permettant de se côtoyer dans une perspective constructive. Rappelons-nous, au plus fort de la crise sanitaire, au printemps dernier, combien notre Chef de corps a insisté sur la nécessaire pédagogie et l’indispensable communication avec les agents de terrain », argumente-t-elle.

Le bourgmestre de Namur Maxime Prévot (John Swijsen).

Le bourgmestre, président de la zone de police Namur Capitale, a répondu favorablement à la demande. « Le Président de l’AGE et le Chef de Corps ont d’ores et déjà convenu d’une date pour se rencontrer. L’étude de l’AGE y sera développée », précise Maxime Prévot, expliquant qu’il a demandé une analyse des faits constatés depuis le début de l’année dans le périmètre indiqué comme problématique. « L’analyse du sentiment d’insécurité faite par la police sur base des chiffres en sa possession s’est donc limitée au quartier de la gare et aux quartiers identifiés dans l’enquête par les étudiants pour avoir une comparaison opportune. Si certains éléments se recoupent, d’autres par contre ne se retrouvent que d’un côté », dit-il en évoquant un sentiment d’insécurité qui peut différer d’une insécurité réellement observée.

Cette rencontre sera une première depuis 4 ans au moins. Si cette rencontre se révèle productive, le bourgmestre se dit disposé à également discuter du sentiment des étudiants avec leurs représentants, pas seulement ceux de l’UNamur mais également ceux des Hautes écoles présentes sur le territoire communal.

« Les solutions préconisées par les étudiants rencontrent les dispositions que nous avons décidé de mettre en place ou que nous sommes en train d’implémenter: l’augmentation des patrouilles – avec la création de la brigade urbaine, l’installation de caméras de surveillance, l’éclairage des rues – avec l’analyse de la revitalisation de la rue Godefroid qui récolte tant à la police que chez les étudiants la deuxième place de ce triste palmarès », énumère-t-il en souhaitant également « déconstruire des mythes, de rétablir des vérités, de réduire le sentiment d’abandon, de trouver des astuces et solutions pour permettre une vie en communauté plus respectueuse ».

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