Le pavillon belge, oeuvre de l’architecte Patrick Genard, d’origine namuroise. a été initialement érigé par BESIX pour l’Expo Universelle de Milan en 2015. Le chantier de son installation sur l’Esplanade de la Citadelle a Namur a commencé en septembre 2018. Il devait durer 14 mois, mais n’est toujours pas totalement fini. La crise du covid a évidemment engendré une partie des retards subis. Mais ce délai très long entre le début et la fin du chantier intrigue bon nombre de Namurois car il est supérieur au temps de montage initial du bâtiment à Milan.
Voici les raisons pour lesquelles ce bâtiment composé d’acier, de béton, de bois et de verre, pourtant conçu afin de pouvoir être facilement démonté, transporté, et reconstruit, a nécessité plus de deux ans de travaux. « Le principe général adopté a été de remonter le bâtiment à l’identique par rapport à la version de Milan, sachant néanmoins qu’une série d’adaptations étaient nécessaires. Ces dernières font suite d’une part à des besoins fonctionnels différents, et sont d’autre part liées au contexte normatif wallon », précise BESIX.
Les principales adaptations sont les suivantes :
- Système de fondations : les fondations du pavillon de Milan étaient prévues pour être temporaires. Dans cette optique, un système de palplanches et de parois berlinoises avait été mis en œuvre, ainsi que des fondations par plot. S’agissant à Namur d’une situation définitive, un radier de 45cm d’épaisseur couvrant toute la superficie a été réalisé, avec des prémurs en périphérie.
- Plancher dalle rez-de-chaussée: l’utilisation de l’espace central du rez-de-chaussée étant modulable et pouvant potentiellement accueillir des œuvres relativement imposantes, la dalle du rez-de-chaussée est réalisée en béton à Namur, alors que de simple plaques d’OSB 30mm faisaient office de plancher en 2015.
- Local Haute tension : de par l’aspect définitif du bâtiment, et afin de ne pas perturber visuellement l’aménagement des espaces extérieurs, il a été prévu à Namur d’intégrer la cabine haute tension à l’intérieur du bâtiment. Ceci implique également la réalisation d’une rampe d’accès extérieure, non existante à cet endroit à Milan.
- Normes : la plupart des standards belges sont différents par rapport à ceux en vigueur en Italie. Les principales adaptations sont liées au respect des normes incendies, des prescriptions en terme de PEB (performances énergétiques des bâtiments), ainsi que certaines normes spécifiques tel que les critères d’accès PMR.
« Outre les adaptations citées, le remontage du Pavillon a nécessité une organisation pointue en amont des travaux de reconstruction », explique encore BESIX. Chacun des éléments a dû recevoir une codification spécifique afin de permettre aux équipes belges de pouvoir réaliser le montage, après une période de stockage relativement longue ».
« Malgré le soin apporté durant le démontage, la manipulation, le transport et le déchargement des différents éléments, certaines dégradations de surface sont inévitablement constatées », observe BESIX. Dès lors, un reconditionnement de certains éléments visibles ou exposés a dû être réalisé, par exemple sur les structures en bois lamellé-collé de la ferme d’entrée, et sur les structures métalliques.
Derniers éléments qui ont fait exploser le timing: la nature très inhabituelle du bâtiment qui présente « peu de symétries et peu d’éléments de forme standard. Les aménagements intérieurs tel que les cloisons et partitions diverses sont également hors norme et plus compliqués à gérer que dans le cas d’un bâtiment classique. Enfin, la combinaisons simultanée de plusieurs matériaux tel que principalement béton, acier, verre et bois est également relativement peu standard, et nécessite également une attention particulière », conclut BESIX.
A visiter à partir du 11 décembre
Le Pavillon devait ouvrir en mode pop up début novembre. Son inauguration provisoire a été reportée au 11 décembre prochain. « Le Pavillon pop-up ouvrira grand ses portes et ses réserves de gel hydroalcoolique en décembre prochain en plein cœur de la Citadelle de Namur. Jusqu’au 31 janvier 2021, on vous propose d’aller à la croisée des chemins entre Arts, Sciences et Technologies », annonce le KIKK qui en assure l’exploitation et la programmation.
Au menu, une exposition – Humans / Machines – à la découverte du mythe de la création et de la relation complexe entre l’Homme et la Machine ainsi qu’un grand terrain de jeux interactif – le Playground – parents et enfants admis et d’autres joyeusetés.
« Parce que cette année 2020 est un peu particulière, Le Pavillon prévoit son ouverture en plus petit comité, selon une jauge qui s’adaptera en fonction des normes sanitaires en vigueur. On vous promet de l’émerveillement, des questionnements aussi », assure le KIKK qui remercie ses partenaires: la Ville de Namur, la Wallonie, Digital Wallonie et S-T-ARTS.