Un lot estimé à 1,2 million€ a été attribué pour 800.000€, une économie appréciable liée à une gestion en amont.
En mai dernier, la ville de Namur annonçait le lancement d’appels d’offres pour plus de 200 .000 mètres carrés, soit presque 7 % des voiries communales, d’ici à la fin 2021.
L’ensemble avait été scindé en trois lots, pour permettre aux entreprises de taille moyenne de soumettre un devis. Aujourd’hui, on apprend qu’une économie de 400.000€ a pu être réalisée sur un des lots. « Les travaux étaient estimés à 1,2 million d’euros et sont partis pour 800.000 euros« ,confie l’échevin des voiries Luc Gennart.
Ce qui veut dire qu’il bénéficie de 400.000€ dans son escarcelle pour bénéficier à d’autres réfections ou entretiens de voiries.
Mais comment cette économie, alors que les travaux étaient déjà subsidiés à hauteur de 60%, est-elle possible ?
On sait que les travaux d’enduisage coûtent environ 5€ au mètre carré, ceux de raclage-pose 20€/m2 et la réfection complète de la route 85€/m2.
Ici, la loi de l’offre et de la demande en plus d’une préparation des dossiers lors de la précédent mandature, a permis de bénéficier de meilleurs devis. « Peu de communes sont prêtes à rentrer leurs dossiers en début de mandature (2019) pour obtenir des subsides auprès du Fonds Régional pour les Investissements Communaux et lancer les appels d’offre dans la foulée. Namur était prête grâce au plan Voiries mis sur pied il y a plusieurs années et a bénéficié du fait que les entreprises voulaient remplis leurs carnets de commandes.
« Grâce à un degré élevé de préparation de ces marchés publics, la Ville profite non seulement de cette préparation en amont pour offrir à nos entreprises du travail – vital dans le contexte socio-économique actuel – mais aussi de la chute du prix des produits pétroliers, composante importante du prix au mètre carré de l’entretien des voiries », explique Luc Gennart qui se réjouit de ce rendement maximum de l’argent public au service des citoyens.
L’entretien régulier des routes namuroises est estimé à 2,3 millions d’euros par an. Ces 400.000€ d’économie n’ont pas encore été affectés.
La métaphore des châssis
Pourquoi faire des travaux dans des rues qui sont en bon état alors que certaines routes namuroises en ont bien plus besoin ? C’est la question que se posent bon nombre de Namurois devant l’entretien prioritaire des voiries.
Pour expliquer sa stratégie d’entretien, Luc Gennart aime comparer les routes aux châssis en bois des habitations. « Comme pour les routes, l’entretien régulier de vos châssis est la condition sine qua non à leur maintien en bon état ».
Après quelques années, il faudra passer une couche de vernis sur les chaâssis pour contrer l’usure liée à la pluie, au soleil, au gel etc. Pour les routes, un entretien tous les 10 ans s’impose avant que les dégâts dus àla météo ou à l’usure ne soient visibles.
Dans un second temps, soit les châssis auront besoin d’une seconde couche de vernis, soit d’un léger ponçage suivi d’une nouvelle couche de vernis ce qui correspond à un raclage-pose pour les routes. Et ainsi de suite.
Grâce à cet entretien régulier, les châssis auront une durée de vie extrêmement longue. Il en est de même pour les routes. Si on attend que les dégâts sont visibles, l’eau commencera à pénétrer plus en profondeur et attaquer les fondations.
Non seulement l’état général de la route sera dégradé avec des dégâts potentiels pour les usagers mais les coûts d’entretien seront plus élevés.
Si l’enduisage n’est pas fait après dix ans, le raclage-pose s’impose dès 14 ans et la réfection complète à 20 ans.
Si l’enduisage est bien fait et à temps, il pourra même être appliqué jusqu’à trois fois de suite avant un raclage-pose, soit tenir une trentaine d’années.
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