Le patron de la Ferme blanche d’Asie promet de replanter très vite


Bon nombre de Namurois passant par chaussée de Charleroi à Malonne se sont émus dès jeudi devoir des dizaines d’arbres au sol sur l’allée qui mène à la Ferme Blanche, devenue Ferme Blanche d’Asie. La majestueuse allée de peupliers qui menait à l’ancienne discothèque a complètement disparu. L’abattage de la totalité des dizaines d’arbres laisse un trou inspirant, selon le tempérament, étonnement, tristesse ou colère.

Renseignements pris auprès de l’échevine de l’urbanisme Stéphanie Scailquin, l’abattage des arbres est illégal puisqu’il n’a pas reçu de permis. « Une demande est bien parvenue dans les services, mais elle n’était pas motivée. Les services ont donc demandé aux demandeurs quelle était la raison pour faire examiner la demande par les agents et le DNF (Département Nature et Forêt), mais ils n’ont jamais répondu », souligne-t-elle.

L’échevine se dit choquée de l’abattage de ces dizaines d’arbres, d’autant que les propriétaires connaissaient manifestement la mi. « On ne peut pas dire qu’ils ont agi par ignorance puisqu’ils avaient introduit une demande de permis. C’est scandaleux de faire les choses à l’envers de cette façon ».

Il faut savoir que lorsqu’on veut abattre un arbre, même sur une propriété privée, un permis d’urbanisme est nécessaire. Et pas seulement à Namur. Le Code du développement territorial wallon précise que l’abattage d’arbres isolés à haute tige, qu’il soit remarquable ou non, a fortiori l’abattage d’un ou plusieurs ou tous les arbres d’une allée doivent faire l’objet d’une demande de permis.

Il ne s’agit pas d’une simple formalité. Que ce soit un particulier pour son jardin ou une société pour un chantier, le dossier est examiné et les raisons doivent être dûment motivées. Les échevines de l’urbanisme et de la Transition insistent sur ce point. D’autant que les arbres constituent un point sensible au regard des Namurois.

Que dire lorsqu’il y a une urgence ? Imaginons que ces peupliers, qui n’ont pas la même tenue et la même durée de vie qu’un chêne par exemple, constituent une menace pour les passants ou les véhiculées par grands vents ?

« Il existe des procédures plus rapides s’il y a menace, mais l’urgence doit être constatée soit par la police, soit par les pompiers, soit par les services de la ville. Rien n’autorise à décider seul d’abattre des arbres, quelles que soient les circonstances », insiste l’échevinat.

Concrètement, la ville de Namur avertie ce vendredi, se saisit du dossier. « Il n’est plus possible d’envoyer la police pour faire cesser l’abattage puisque tous les arbres sont à terre. Sinon, c’est quelque chose qui peut se faire. Mais nos services vont prendre contact avec les propriétaires pour connaître les raisons. Si elles sont refusées, il pourrait y avoir une amende ou une obligation de replanter pour remettre à l’identique autant que possible », précise-t-on à l’urbanisme.

Même si les raisons évoquées étaient jugées recevables par la ville et le DNF, si les arbres étaient tous malades par exemple, il est fort probable que les propriétaires soient contraints de replanter toute l’allée. Les permis pour déboisement sont généralement assortis d’une clause imposant de replanter dans les mêmes proportions. Il y aura des suites, nous assure-t-on.

« Les arbres étaient malades et en mauvais état »

Le patron de la Ferme blanche d’Asie s’est exprimé sur Facebook. Il n’a pas nié s’être mis en défaut, mais a expliqué les raisons de cet abattage précipité. « Beaucoup de personnes se sont demandé pourquoi nous avons coupé les arbres. Et bien, tout simplement pour des raisons de sécurité. Nous avons pris la dure décision qu’est celle d’abattre les arbres. Ayant déjà causé, dans le passé, de nombreux accidents, avec notamment, les voitures et la toiture du restaurant. Mais heureusement sans aucun blessé pour l’instant. Les arbres, étant malades et en mauvais état, risquaient de tomber à tout moment, à cause des vents qui deviennent de plus en plus forts. Nous sommes également attristés par la disparition de ces arbres faisant partie de l’histoire de la Ferme Blanche, mais cela était indispensable afin maintenir la sécurité de nos clients . De plus, n’ayez crainte, de nouveaux arbres sont en route pour reformer l’ancienne allée du restaurant et lui permettre de retrouver son charme d’antan d’ici fin d’année. Quant aux anciens arbres, une partie sera offerte à une fondation et une autre sera transformée en compost ».

Vos réactions :