Lutter contre la pauvreté, refuser de la misère, c’est maintenant


Le mouvement LST était présent dans son ensemble place de l’Ange à Namur ce vendredi pour un temps de témoignages, d’interpellations, de rencontres et de prise de parole . Le programme initialement prévu dans l’enceinte du Parlement de Wallonie a été déplacé suite au contexte sanitaire et les députés wallons les recevront à une date ultérieure.

A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère 2020, le mouvement Luttes Solidarité Travail propose d’ausculter la solidarité. « La solidarité, c’est d’abord le coude à coude, entre proches, parfois pour traverser des épreuves douloureuses. Pour les plus pauvres, ces solidarités individuelles sont contrôlées et sanctionnées », estime LST.

« Pour nous, les solidarités de base, au quotidien, sont permanentes, évidentes et souvent vitales. Les plus pauvres prennent souvent de gros risques en vivant la solidarité. Les actes de solidarité, d’entraide au « ras des pâquerettes » sont en effet contrôlés et sanctionnés pour les plus pauvres. Alors que pour d’autres, ces mêmes gestes de solidarité seront salués et encouragés », explique le mouvement qui dénonce l’institutionnalisation de la solidarité.

« Les populations les plus pauvres sont souvent utilisées dans des statuts particuliers et très précaires, jamais reconnus. Elles n’ont pas accès à la sécurité sociale car n’ont pas « cotisé ». Les plus pauvres se retrouvent dans des « droits résiduaires » qui leur octroient une sécurité d’existence minimale, tel le RIS ou la GRAPA. Au fil des crises successives et du néo-libéralisme qui en a découlé, on est passé d’une société solidaire à une société du mérite et de la mise en concurrence », s’insurge Luttes Solidarité Travail.

Ce vendredi place de l’Ange à Namur (DR)

Ses militants estiment qu’on doit arrêter de remettre en question la redistribution des richesses via l’impôt et qu’il faut lever le climat de suspicion. « Ces politiques indignes sont aussi responsables du fait qu’aujourd’hui encore, en Belgique, des hommes et des femmes dépendent uniquement de la mendicité et de l’assistance privée pour survivre. Sans oublier aussi les diverses réglementations répressives élaborées contre les personnes qui mendient. »

La crise Covid doit servir d’exemple et de changement de paradygme. Elle a montré qu’il est possible de mobiliser rapidement des masses colossales de financement. Et que la simplification administrative est possible, rendant la solidarité plus largement accessible, plaide le mouvement

LST n’est pas le seul à militer ces vendredi et samedi. D’autres mouvements se font entendre, comme. « Vu l’urgence de la situation sur le terrain, le Réseau belge de lutte contre la pauvreté, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP), le Netwerk tegen Armoede (NTA) et le Collectif Rendre Visible l’Invisible . Ils évoquent aussi la crise du covid-19.

« La crise sanitaire ait révélé un certain nombre de lacunes importantes. Par exemple, les personnes ayant un statut de travailleur précaire (travailleurs intérimaires, étudiants jobistes, ALE, travailleurs à temps partiel,…) ou dans un secteur précaire ( horeca, artistes,…) sont insuffisamment ou même pas protégées », relève notamment Christine Mahy.

Ensemble, ils appellent le nouveau gouvernement fédéral à agir rapidement sur 5 priorités :

  1. « Relevez les allocations les plus faibles au-dessus du seuil de pauvreté européen et rendez-les plus accessibles !
  2. Investissez dans une sécurité sociale forte et équitable afin que chacun puisse faire valoir son droit à l’aisance!
  3. Pas de justice climatique sans justice sociale: mettez en oeuvre une transition inclusive et juste vers une société plus verte.
  4. Prévoyez un budget ambitieux, sinon ces mesures resteront lettre morte
  5. Impliquez activement les personnes en situation de pauvreté dans la formulation des politiques, elles font partie intégrante de la solution. »

Programme des activités de ce samedi:

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