Contrairement à ce que la rumeur affirme, le projet de centre commercial n’a pas de plomb dans l’aile, affirme le bourgmestre de Namur. « Je ne sais pas d’où vient cette rumeur. Au contraire, cela reste à l’ordre du jour. Nous avons encore eu une réunion à ce sujet la semaine dernière avec Besix et même plusieurs depuis début septembre », nous informe-t-il. « Le dossier repassera au conseil communal d’ici à la fin de l’année ». L’assemblée devra se prononcer sur le périmètre de remembrement urbain. Il devrait être adopté, mais devra être validé par la tutelle pour qu’une demande de permis puisse être déposée.
Cela va faire un an que les Namurois n’ont plus entendu parler de ce projet mixte alliant surfaces commerciales, bureaux/services et logements notamment. Ce n’est pas suspect, selon le bourgmestre. « La procédure administrative suit son cours. C’est long car il faut changer le périmètre de remembrement urbain : la zone ne permet pas d’accueillir pour l’instant du logement, légalement parlant. Si le projet de Besix s’était limité à des commerces et des bureaux, il aurait déjà pu déposer son permis car cela aurait été conforme à l’affectation du terrain », explique Maxime Prévot.
Devant la saga de ce dossier, les contestations qui s’expriment depuis des années et les enjeux pour les Namurois, un processus de coconstruction avait demandé un projet différent. « L’idée, c’est d’éviter qu’à 18h toutes les lumières soient éteintes, que l’endroit se transforme en coupe-gorge car il n’y aurait rien d’autre. Dans cette réflexion, il était en effet intéressant qu’il y ait du logement, de manière à apporter de la vie et du contrôle social. »
Aujourd’hui que le projet est en voie de concrétisation, le bourgmestre de Namur avoue que les oppositions avaient une raison d’être. « Je n’ai pas de peine à reconnaître que le projet qui est en train d’être esquissé est bien meilleur que le projet qu’on s’apprêtait à défendre initialement. Ce processus de maturation a été bénéfique. C’est le mérite qu’auront eu tous ces bâtons dans les roues pendant toutes ces années. On a fait évoluer le projet, à chaque fois », dit-il. C’est un discours que l’on n’a pas eu l’habitude d’entendre.
« Mais à un moment, il faut atterrir: il faut créer une masse critique d’attractivité pour le shopping à Namur, indépendamment de la galerie à ciel ouvert que l’on est », plaide Maxime Prévot, reprenant son discours habituel.
Si la crise du covid-19 n’a pas remis en question la construction du futur centre commercial version 5,0, il aura cependant fait réfléchir les promoteurs. « Besix a lancé sa propre étude sur l’évolution du commerce », notamment sur la taille des surface prévues. Le groupe qui a l’intention de construire pour revendre ne veut pas se rater et intégrera sans doute quelques données relatives aux circuits courts. « Dans le foodmarket, il est question d’inviter des producteurs locaux », lâche Maxime Prévot. C’est tout ce que l’on réussira à tirer comme confidence sur le projet qui prend forme.
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