Le bourgmestre de Namur a pris une nouvelle ordonnance en complément des mesures du conseil national de sécurité qui ont pris cours en ce début de semaine. « A dater de demain, le port du masque sera rendu à nouveau obligatoire dans le centre-ville (c’est-à-dire toute la corbeille namuroise, y inclus le Boulevard du Nord à Bomel et l’Enjambée), et dans les principales rues commerçantes de Jambes (Avenues Bovesse et Materne), de Salzinnes (rue Patenier), de Bouge (Chaussée de Louvain) et de Saint-Servais (route de Gembloux). Il sera également obligatoire sur les berges de Sambre et de Meuse (le halage) entre les trois écluses de La Plante, des Grands Malades et de Salzinnes. Et ce sur les deux rives », annonce-t-il.
Plusieurs raisons expliquent cette décision.
- Il s’agit de zones avec du monde. « Contrairement à Charleroi qui est une commune quasi exclusivement urbaine, Namur a un visage mixte, entre quartiers densément peuplés et campagnes. Imposer le masque lorsque l’on se balade dans les bois au grand air, ou que l’on circule au cœur de son village à Gelbressée ou Suarlée, ce serait excessif et probablement contre-productif car si on veut qu’une mesure soit respectée, elle doit être bien calibrée. L’adhésion à une mesure est souvent liée à la proportion de cette mesure », explique Maxime Prévot.
- Les chiffres de contamination sont galopants. « Rien que sur les deux semaines écoulées, la Ville de Namur enregistre plus de 1.500 nouveaux cas de personnes positives au Covid-19. Si nous avions été relativement épargnés en mars-avril dernier, ce n’est plus le cas à présent. Les chiffres montent en flèche, notamment au sein de la population scolaire et estudiantine », poursuit-il.
- Plusieurs jeunes Namurois en soins intensifs. Si les ados et étudiants en supérieur infectés constituent un facteur de risque pour les plus fragiles ou les plus âgés, ils le sont aussi pour les jeunes. Le bourgmestre cite le Docteur Henrion, responsable des centres de testings namurois organisés par la GAMENA (garde médicale namuroise: « pour le moment, j’ai une dame de 49 ans qui est toujours en soins intensifs. Mais le virus touche absolument tout le monde. C’est plus rare chez les enfants, mais ce dimanche, j’ai dû hospitaliser un jeune homme de seulement 29 ans. Il est triathlète et n’avait pas de facteur de risques. Mais il est touché et va perdre une partie de sa capacité respiratoire, il en ressentira les effets toute sa vie. Que les gens arrêtent de croire que ce n’est rien ! 10 à 15% des personnes touchées gardent des séquelles à vie, même si on est jeune et en bonne santé. »
- La situation est préoccupante dans les hôpitaux. La catastrophe n’est pas encore là, mais on n’en est pas loin. « C’est tendu à Mont-Godinne, mais on a encore de la place. Le site de Ste-Elisabeth est moyennement saturé. Dinant est presque totalement saturé », décrit le Dr Benoit Rondelet à nos confrères de la DH. Le personnel soignant, en maison de repos comme en milieu hospitalier, est lui aussi touché. En raison du manque d’effectif, les opérations non urgentes seront reportées. « Ce que je vois est sans commune mesure avec mars/avril. Même avec un confinement strict généralisé appliqué demain, on risque de pratiquement quadrupler la mise. Les hôpitaux ne tiendront pas le choc », avertit le Dr Frédéric Salomez, chef du service des soins intensifs au CHR Auvelais.
- Un nouveau lock down serait une catastrophe. « Responsabilisons-nous », invite avec insistance Maxime Prévot. « Adoptons les gestes barrières scrupuleusement. C’est uniquement en combattant ce virus ensemble qu’il nous sera possible de le vaincre. Et d’éviter un nouveau lockdown qui serait une catastrophe sur le plan des liens humains, du vivre ensemble et de la vie économique. »
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