8,6 millions € pour la relance de l’économie namuroise


Le collège communal après la prestation de serment de décembre 2018. (John Swijsen)

C’est ce lundi que le bourgmestre et les échevins de Namur ont présenté leur plan de relance. Nous reviendrons plus tard sur le détail des différents postes. Voici ce qu’a communiqué, le collège namurois.

« Le monde entier s’est réveillé en 2020 frappé par une crise sanitaire sans précédent récent, dans la foulée de ce qui débuta préalablement en Chine dès décembre 2019. Notre pays n’a pas échappé à ce tourbillon sanitaire qui généra un ouragan socio-économique majeur. Dans ses projections économiques de printemps, la Banque Nationale de Belgique prévoyait déjà un repli de 9 % de l’activité économique belge en 2020, soit sa plus forte contraction depuis la seconde guerre mondiale. Actuellement, le Bureau fédéral du Plan prévoit un déficit budgétaire pour notre pays de -11,1 % (bien loin de la norme européenne de référence, à savoir maximum -3 %) et un taux d’endettement qui s’établirait à 120 % du produit intérieur brut après pourtant de nombreuses années d’effort pour ramener notre dette en-dessous de la barre des 100 % du PIB« , remet en contexte le bourgmestre de Namur.

« Namur n’a pas échappé à cette tourmente. Nos données socio-économiques locales seront elles aussi lourdement impactées en fin d’année, à n’en point douter. Nous avons tenté d’être les plus réactifs possibles dès le début de la crise, que ce soit pour gérer la crise sanitaire dans ses multiples dimensions ou pour accompagner au mieux les acteurs de terrain, économiques, culturels ou encore touristiques, pour amoindrir le choc et panser les plaies », souligne Maxime Prévot.

Jusqu’ici, les mesures prises depuis mars ont « coûté » 4.026.578,62 €. « Ces diverses mesures n’incluent pas les dépenses supplémentaires conséquentes auxquelles la Ville a dû faire face dans le cadre de la gestion de la crise (recrutement de personnel additionnel, coûts logistiques et d’équipement, dépenses informatiques et de protection,…). »

« Au-delà de ces mesures prises sous le bénéfice de l’urgence et de la nécessité parfois vitale pour certains interlocuteurs locaux, le Gouvernement de Wallonie a offert récemment aux villes et communes de notre région la faculté d’adopter un plan de relance local pour amplifier davantage encore les mesures de soutien aux secteurs et acteurs les plus fragilisés. Ce document est notre contribution à cet élan de mobilisation locale. Nous souhaitons en effet inscrire la capitale wallonne à l’avant-plan des villes soucieuses des acteurs et secteurs de son territoire ayant subi les conséquences du Covid-19. La possibilité offerte par le Ministre wallon des Pouvoirs locaux Monsieur Pierre-Yves Dermagne de mobiliser exceptionnellement jusqu’à 100 € par habitant (soit 11.158.900 € pour Namur) afin de construire un plan de relance est donc pleinement saisie. »

« Notre plan vise à donner une impulsion nouvelle et additionnelle sur notre territoire communal. Il cherche à faire sens au regard de ce qu’il s’est passé ces derniers mois. Il doit être évident pour chacun que les mesures retenues soit soutiennent des secteurs et acteurs ayant été particulièrement impactés par la crise, soit contribuent à inscrire notre dynamique de territoire dans le début d’un « nouvel après ». S’agissant d’un plan de relance au sortir d’une crise qui continue encore à sévir, bien que dans une moindre intensité (pour le moment…), ses effets doivent pouvoir se faire ressentir à court ou moyen terme. Concrétiser un projet d’ici 5 ans n’aidera pas les acteurs fragilisés qui sont actuellement confrontés à des difficultés majeures voire existentielles. Notre horizon temporel sera donc essentiellement 2020-2021, même s’il n’a pas été exclu de proposer certains projets qui inscriront leur valeur. »

« Techniquement, tous les types de dépenses ne peuvent pas émarger aux emprunts dits « de relance à l’ordinaire » tels qu’autorisés exceptionnellement par le Gouvernement wallon. Le plan communal de relance namurois contient donc des mesures qui seront soumises au gouvernement régional selon cette faculté mais également des mesures qui figureront dans nos budgets extraordinaires classiques, puisque les crédits de relance ne peuvent concerner que des dépenses ordinaires. Ces écritures se feront essentiellement soit au budget 2020 à l’occasion de la seconde modification budgétaire de l’exercice en cours, soit au budget initial 2021, ajoutée dans une perspective plus durable, notamment s’il s’agit d’amorcer un changement de mentalité et de contribuer au monde d’après. »

« A la lumière des réalités de terrain auxquelles nous sommes confrontés à Namur, il est incontestable que les secteurs ou acteurs suivants ont été parmi les plus impactés. Ils constituent donc les piliers autour desquels nos propositions vont s’articuler: les commerçants et horécaistes; les personnes socialement fragilisées; les acteurs culturels et événementiels; les acteurs sportifs; les acteurs du tourisme; les indépendants et PME locales. En sus, et afin d’orienter notre ville-capitale vers les pratiques les plus vertueuses, conformes aux aspirations des citoyens telles que particulièrement affirmées durant cette crise sanitaire, nous avons décidé de mettre l’accent également sur des changements de paradigme ou des accélérations de transitions. Les domaines concernés sont les suivants: l’alimentation et la promotion des producteurs locaux; la mobilité alternative et bas carbone; l’enseignement et sa révolution numérique.*

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