Le téléphérique pourrait démarrer à 7h au lieu de 10h pour les étudiants


La ville et le concessionnaire viennent d’entamer des discussions sur l’élargissement des horaires et du supplément que cela coûterait aux Namurois.

Le 30 juin 2017, la Ville de Namur annonçait, après un an de négociations, que le marché du téléphérique était attribué à l’association momentanée de trois entreprises : la belge Franki, et les françaises Poma et Labellemontagne. Après de longues négociations avec le seul et unique soumissionnaire, le collège communal namurois a attribué le marché public pour une durée de 30 ans à ce qui est devenu depuis la SATCN pour Société Anonyme du Téléphérique de la Citadelle de Namur.
Le concessionnaire devait assurer la conception, la réalisation, la maintenance et l’exploitation du téléphérique jusqu’en 2047. Un outil qui assurera la liaison entre la place Maurice Servais et l’Esplanade de la Citadelle, dans l’intention de renforcer l’attractivité du site et de de la ville. Le téléphérique doit contractuellement être conçu pour se rendre accessible à tous: aînés, poussettes, PMR, vélos…

Outre le principe même de « défigurer » le flanc sambrien de la Citadelle avec des pylônes, des câbles et des cabines, les détracteurs – les partis de l’opposition, mais aussi certains citoyens – ont souvent décrié le montant consenti par la majorité namuroise : une redevance annuelle de 600.000€, soit 18 millions€ sur la durée de la concession.

Une somme qui n’est plus tout à fait celle-là et pour plusieurs raisons. Le téléphérique ne sera pas mis en service avant le printemps 2021, ce qui voudrait dire que la ville de Namur ne devrait pas lui verser 4 annuités de 600.000€, soit 2,4 millions€. Sauf que la majorité a accepté de considérer que les retards, outre ceux liés au covid-19, ne sont pas tous imputables au soumissionnaires. Donc que la ville peut négocier avec la STCN et accepter prendre en charge une partie des coûts qui en découlent. Le bourgmestre s’en explique sur cette première négociation supplémentaire.

« Les éléments archéologiques découverts sur l’esplanade de la Citadelle, ce n’était pas prévu comme les fouilles additionnelles qui ont été imposées. Sur le chantier, ils sont tombés sur un pertuis qui n’était pas prévisible. Il y a eu des surcoûts liés au désamiantage. On peut se dire que c’est leur problème, pas le nôtre. Mais dans le contrat figurait le plan amiante de la ville qui n’était manifestement pas complet ». Les soumissionnaires ont ajusté leurs tarifs selon les éléments donnés, dont la quantité d’amiante connue, pas celle découverte. « Le surcoût que cela a généré peut aussi être pris en charge par la ville. Mais on parle d’ajustements à la marge », tempère Maxime Prévot qui s’était déjà expliqué l’année dernière sur l’équivalent d’une annuité offerte en compensation à certains coûts liés à l’enquête publique.

« Puisque c’est au terme de la première enquête publique que la ville a demandé aux promoteurs de redessiner la station basse, c’est normal qu’elle en assume les frais. Parmi les 145 oppositions reçues, un grand nombre trouvait le pari architectural trop moderne, il ne se fondait pas assez avec le bâti existant. Si nous ne les avions pas écoutés, on nous l’aurait reproché. Quand on mettait tout bout à bout, on concevait que cela représentait une année. Il fallait compenser à hauteur de 600.000€ », se justifie Maxime Prévot.

La deuxième négociation supplémentaire avec la Société Anonyme du Téléphérique de la Citadelle de Namur a lieu maintenant et risque de faire grincer des dents. Elle est liée l’élargissement des horaires de fonctionnement du téléphérique. « Il a d’abord été conçu comme un outil touristique et la demande de la ville était calquée, il y a plusieurs années, sur les heures d’ouverture des attractions touristiques : la parfumerie Delforge, Terra Nova, le centre du visiteur, les cafétérias… Il était inutile d’amener des touristes là-haut si rien n’était ouvert », recontextualise le bourgmestre de Namur qui a porté le projet du téléphérique depuis 2013.

Or, un intérêt lié à la mobilité s’est manifesté depuis. « Tout le plateau de la Citadelle, Wépion, Malonne notamment est intéressé d’utiliser le téléphérique comme moyen de transport pour conduire les étudiants dans le centre-ville », explique Maxime Prévot. « Beaucoup de parents se disent : si je peux amener mes enfants là au-dessus et ne pas m’engouffrer dans la circulation le matin ou le soir aux heures de pointe pour déposer le gamin ou reprendre la petite, cela m’arrangerait ».

Donc la ville a fait la demande à la SATCN d’étudier la possibilité d’un horaire de 7h du matin à 18h pendant les périodes scolaires. « Cela pourrait servir aussi à des travailleurs du centre-ville », argumente-t-il.
En modifiant les horaires prévus par le marché de concession de travaux publics, cela relance la discussion sur le montant de la redevance. Et celle du coût de l’abonnement à un tarif préférentiel annoncé à 30€ par an pour les Namurois.

« Ce n’est pas fait, mais il est possible que l’abonnement à partir de 7 heures du matin ne soit pas au même prix que l’abonnement avec l’horaire tourisme de la journée. On vient de démarrer ces discussions-là, elles ne sont pas encore abouties », confie le bourgmestre de Namur.

Le nombre de nacelles sera doublé

Nous avons appris lors de l’héliportage des pylônes du téléphérique que celui-ci doublerait sa capacité assez rapidement. Au départ, 6 nacelles de 6 personnes étaient prévues, avec l’obligation contractuelle de monter à 12 nacelles de 6 personnes avant la fin des trois premières années d’exploitation.

Or, le concessionnaire s’est montré fort empressé de mettre en circulation toutes les nacelles dès le démarrage ou presque. « Je pense qu’ils ont eu un chaud-froid », sourit Maxime Prévot. « Les années qui viennent de s’écouler, ils se sont montrée assez surpris de la polémique qui entourait ce dossier et du coté réfractaire d’une série d’acteurs. »

Cela a pu refroidir leurs ardeurs et donner l’impression que le téléphérique allait être boycotté par une partie de la population. Mais la donne semble avoir changé. « Nous avons basculé du côté chaleureux de la force. Ils ont vu qu’il y a de l’attente, de l’excitation. Maintenant que le téléphérique commence à se concrétiser, les Namurois sont de plus en plus enthousiastes ».

Vos réactions :