Le projet de téléphérique, c’est l’un des premiers gros chantiers initiés par Maxime Prévot pour doper l’attractivité de Namur. Ce mardi, alors que trois pylônes étaient installés par héliportage, c’est le sourire aux lèvres que le bourgmestre de Namur immortalisait l’événement avec son smartphone.

Rappel en quelques dates des différente étapes de ce dossier qui n’a pas été un long fleuve tranquille entre les reproches faits par l’opposition sur le coût (18 millions d’euros sur 30 ans), les reproches de gâcher le paysage et le caractère patrimonial de la Citadelle par certains, les retards successifs alors que la mise en service était espérée pour la saison touristique 2018…

NOVEMBRE 2013. Maxime Prévot, bourgmestre de Namur depuis un an, présente l’étude de faisabilité (technique et paysagère) concernant le projet de téléphérique. « L’idée n’est pas de faire des mégacabines, mais des téléphériques de six ou huit places », explique-t-il. A l’époque, 8 millions d’euros sont prévus pour ce projet . Quatre emplacements de départ doivent être étudiés. Il était question qu’un hôtel remplace la crèche « Les Petits Pouyons » afin de contribuer à la revitalisation urbaine de la place Maurice Servais et au développement touristique.

FEVRIER 2015. Le tracé retenu pour le téléphérique envisagé est celui qui part de la place Maurice Servais et arrive à l’Esplanade de la Citadelle, « celui qui viole le moins l’intégrité de la Citadelle », avec un impact limité sur les arbres et le paysage, annonce le bourgmestre de Namur. Le choix s’est porté sur un modèle de télécabine débrayable à basse vitesse. « Le temps des cabines en forme de petits œufs, comme les Namurois l’ont connu, est révolu. Cela ne correspondait plus aux critères de sécurité. Il fallait aussi un gabarit urbain adapté aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes. Ce seront donc des cabines de six à huit places », explique Maxime Prévot. « Cette formule permet une capacité élevée, des petits véhicules à passage fréquent et pour lesquels la présence d’un cabinier n’est pas nécessaire »,

ETE 2016. Les négociations s’éternisent. Depuis plusieurs mois déjà, le printemps dernier, la Ville de Namur négocie avec des Français spécialisés dans l’exploitation de stations de ski à taille humaine, les conditions d’implantation du futur téléphérique. Non, la ville ne financera pas davantage. Non, elle n’épongera pas les dettes de l’exploitant si celui-ci devait faire faillite. Elle n’accepterait pas non plus de céder la gestion de l’Esplanade aux exploitants du téléphérique ni de déménager la foire annuelle de juillet là-haut. Le collège envisage cependant d’autres concessions au cahier de charges…

JUIN 2017. La ville de Namur et la société momentanée Franki – Poma – Labellemontagne annoncent les termes de leur accord, au terme d’une année de procédure négociée, aucun autre opérateur n’étant intéressé de mener le projet à terme. C’est l’opérateur privé, aujourd’hui la SA TCN (pour SA du téléphérique de la Citadelle de Namur) qui prend le risque financier, mais la ville de Namur lui assure une redevance de 600.000€ par an. Namur refuse de prendre un risque financier, mais concère à l’opérateur un espace horeca à la station basse du téléphérique, de prêter des services comme les toilettes du pavillon de Milan aux usagers, et de ne pas faire concurrence au téléphérique via la Citadine ou le petit train touristique dont le parcours sera limité à l’enceinte de la Citadelle et pour la liaison entre le domaine fortifié et l’Esplanade.

FEVRIER 2019. L’enquête publique recale le projet qui prend un retard supplémentaire (il aurait dû être construit en 2018, selon les estimations de 2017). « Parmi les 145 oppositions reçues, un grand nombre trouvait le pari architectural trop moderne, il ne se fondait pas assez avec le bâti existant. Si nous ne les avions pas écoutés, on nous l’aurait reproché. D’ailleurs, le nouveau projet doit plaire puisque nous n’avons reçu qu’une quinzaine de remarques au terme de la deuxième enquête publique », justifie Maxime Prévot.

OCTOBRE 2019. « Au terme de plus de cinq ans de travail préparatoire, le permis pour le futur téléphérique a été octroyé », annonce le bourgmestre de Namur. « Courant 2020, nous pourrons l’emprunter et nous réjouir des magnifiques vues offertes sur la vieille ville et le domaine fortifié. Fier de cette ultime étape cruciale pour concrétiser un projet à vraie valeur ajoutée collective », se réjouit-il. « L’horrible ancienne crèche du bord de Sambre va être démolie et la Place Maurice Servais va être piétonnisée, avec un kiosque, des jets d’eau (fontaine sèche), de la convivialité et des terrasses. Cet endroit va pouvoir enfin renaître, comme la rue des Brasseurs le fait depuis quelques temps. » Délai d’exécution et de mise en exploitation une fois le permis obtenu : 220 jours ouvrables, plus ou moins une année civile.

OCTOBRE 2020. Le covid-19 est passé par là. Tous les chantiers ont du retard. Celui du téléphérique avance, mais la date de mise en service est fixée au printemps 2021. Alors que le premier pylône est déjà installé à Terra Nova, trois pylônes doivent être héliportés par tronçons en raison des difficultés d’accès au site fortifié par grue. Les deux derniers pylônes seront dressés en novembre à hauteur de la Sambre tandis que la station haut avance bien et que les fondations de la station bas se finalisent. Plus que quelques mois et Maxime Prévot pourra inaugurer, 8 ans après avoir mis la machine en route, la concrétisation d’un de ses rêves pour Namur.

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