Le mois dernier, la ville de Namur rendait public son plan de relance économique pour le territoire. On apprenait qu’un chèque consommation de 150€ sera offert à tous les agents de la ville, personnel du CPAS et de la police inclus. Une prime qui représente une enveloppe de 420.000€ pour 2.800 bénéficiaires environ.

On apprend aujourd’hui que cette petite manne financière profitera au moins en partie au commerce namurois. Ce mardi, il sera à nouveau question de cette prime, divisée en deux postes, en tout début de conseil. Il s’agit d’une part de l’octroi des chèques consommation et d’autre part de l’octroi de chèques cadeaux au conseil communal.

Parmi ces 150 euros de remerciement à ses agents, la ville de Namur en offrira l’équivalent de 30 en Lumsou, la monnaie locale du bassin de vie namurois. Un billet de 10 et 4 billets de 5 plus précisément. Ces coupures permettront non seulement à davantage de Namurois ou de personnel consommant à Namur de connaître la monnaie locale, outil créé pour favoriser l’économie locale, mais aussi d’injecter grosso modo 84.000 euros dans l’économie namuroise.

Puisque cet argent, qui a exactement la même valeur que l’euro, ne peut être réutilisé que chez les indépendants, artisans et commerçants de la région namuroise, il n’y a pas de fuite de la monnaie vers l’extérieur. Cela veut dire qu’avec l’effet multiplicateur, c’est plus de 400.000 euros qui vont circuler pour faire travailler des producteurs et distributeurs de fruits, légumes, fromages, vêtements, des bars et restaurants, des fleuristes, libraires ou même peintres, comptables et thérapeutes.

Lesquels vont donc utiliser les Lumsou reçus pour régler leurs propres achats privés ou fournitures auprès d’intermédiaires locaux et ainsi de suite. « Notre réseau de partenaires s’étend un peu plus chaque semaine, mais on va contacter un maximum de commerçants et indépendants d’ici à la fin de l’année pour que les personnes qui recevront ces 30 Lumsou de la ville aient un maximum de choix », assure Jean Gréban qui fait partie des citoyens gestionnaires de la monnaie locale.

S’il le faut, les Lumsou pourront être échangés en euros au comptoir de change (office du tourisme). « Mais ce n’est pas le but puisque le but de cette monnaie est de circuler », souligne John Robert qui a rejoint l’équipe il y a quelques mois.

La monnaie locale a en effet pour but l’échange d’argent entre des acteurs géographiquement proches. Pas d’être épargnée ou échangée.

Le paiement électronique boostera le Lumsou

Le Lumsou, c’est une monnaie locale, mais c’est aussi un collectif de citoyens qui va à la rencontre d’autres citoyens plusieurs fois par an. Depuis la crise du covid-19 oblige, les apéros citoyens sont suspendus. L’asbl Lumsou était bel et bien présent au salon Hope des initiatives citoyennes fin novembre pour se faire connaître auprès de personnes ayant envie de s’investir notamment.

« Le comité évolue et c’est le moment où nous avons besoin de forces vives car ce partenariat avec la ville de Namur va donner plus de visibilité au Lumsou », argue Jean Gréban.

Si le Lumsou est moins visible, c’est aussi que sa circulation est perturbée par l’usage en masse des paiements électroniques, de commerce en ligne et la fermeture de l’horeca.

« Un point positif : les billets en Lumsou ne sont pas échangés en euros, c’est que la monnaie continue à circuler. Mais il est vrai que, tant qu’on ne passe pas au paiement électronique en Lumsou, son expansion au sein de la population reste limité », reconnaît Jean Gréban.

« Ce grand pas, nous le passerons sans doute l’année prochaine. Il existe une application qui permet le paiement électronique depuis son téléphone pour les monnaies locales. Notre partenaire Financité s’est penché dessus », précise-t-il.

Comptoir de change pour se fournir en Lumsou : l’office du tourisme namurois, à côté de la gare. https://www.lumsou.be/